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Au Royaume-Uni, la fin de vie en débat
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Les députés britanniques entament ce vendredi 29 novembre l’examen d’un texte potentiellement historique : pour ou contre la légalisation du suicide assisté. Le texte, présenté par une élue travailliste, prévoit de permettre aux personnes malades et en phase terminale, dont le pronostic ne dépasse pas les six mois, de demander à recevoir une assistance à mourir. C’est un sujet plutôt tabou au Royaume-Uni qui n’avait plus été débattu au Parlement depuis près de dix ans.
De notre correspondante à Londres,
Il se déplace rarement sans son trombone vert, même pour aller voir l’oncologue qui le suit pour son cancer colorectal. Nathaniel Dye travaille sur un album et sur une campagne très personnelle : le droit de choisir sa propre mort. « Je vais probablement mourir de ce cancer dans les cinq prochaines années. Pour l’instant, j’ai la chance d’avoir peu de symptômes, mais j’ai eu un aperçu de ce qui peut m’arriver. Je vous parle d’une douleur insupportable. Si celle-ci devenait permanente, je crois que la mort ne serait pas la pire des issues pour moi. »
Nathaniel Dye fait campagne avec Dignity in Dying (« Mourir dans la dignité »). Parmi les autres militants de l’ONG, Sophie Blake, visage d’une nouvelle campagne de sensibilisation. Maman d’une adolescente de 17 ans, cette ancienne commentatrice sportive a un cancer du sein incurable. « Quand les antidouleurs ne fonctionnent plus, il faut qu’on puisse dire "cette personne est en train de mourir, ne prolongeons pas son agonie". Le fait de pouvoir avoir le contrôle à la fin, c’est important pour moi, mais aussi pour elles », fait-elle valoir.
À écouter aussiAccompagner la fin de vie : un projet de loi en débat en France
Parmi les arguments contre le texte, il y a les convictions religieuses, philosophiques… Et la crainte que certains malades ne soient poussés au suicide par leurs proches. La quinquagénaire souligne pourtant la solidité du projet de loi : « Cela ne se fera pas en cinq minutes. Il faudra que deux médecins, indépendants, parlent au patient chacun de leur côté. Ensuite, c’est un juge qui devra valider la décision. »
Selon les derniers sondages, 7 Britanniques sur 10 soutiennent l’assistance au suicide en principe. Côté corps médical, c’est plus flou. La British Medical Association, principal syndicat du secteur et longtemps contre, se déclare « neutre ». « Évidemment, ce projet nous intéresse, parce qu’il concerne non seulement les médecins, mais surtout nos patients, remarque Andy Green, directeur du comité éthique de la BMA. Notre condition principale, c'est le droit à la clause de conscience. Et bien sûr, nous insistons sur le fait qu’il faut de nouveaux financements, qu’aucun fonds ne doit être retiré du budget existant de l’hôpital public, en particulier les services palliatifs, déjà sous-financés et sous pression. »
Le syndicat ne se prononcera pas sur le fond, ni sur les critères d’éligibilité. Les partis ne donneront pas de consigne de vote. En cas de rejet, Nathaniel Dye, le professeur tromboniste, envisagera de partir en Suisse.
À lire aussiFin de vie: ce qu'ont décidé les autres pays européens
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Les députés britanniques entament ce vendredi 29 novembre l’examen d’un texte potentiellement historique : pour ou contre la légalisation du suicide assisté. Le texte, présenté par une élue travailliste, prévoit de permettre aux personnes malades et en phase terminale, dont le pronostic ne dépasse pas les six mois, de demander à recevoir une assistance à mourir. C’est un sujet plutôt tabou au Royaume-Uni qui n’avait plus été débattu au Parlement depuis près de dix ans.
De notre correspondante à Londres,
Il se déplace rarement sans son trombone vert, même pour aller voir l’oncologue qui le suit pour son cancer colorectal. Nathaniel Dye travaille sur un album et sur une campagne très personnelle : le droit de choisir sa propre mort. « Je vais probablement mourir de ce cancer dans les cinq prochaines années. Pour l’instant, j’ai la chance d’avoir peu de symptômes, mais j’ai eu un aperçu de ce qui peut m’arriver. Je vous parle d’une douleur insupportable. Si celle-ci devenait permanente, je crois que la mort ne serait pas la pire des issues pour moi. »
Nathaniel Dye fait campagne avec Dignity in Dying (« Mourir dans la dignité »). Parmi les autres militants de l’ONG, Sophie Blake, visage d’une nouvelle campagne de sensibilisation. Maman d’une adolescente de 17 ans, cette ancienne commentatrice sportive a un cancer du sein incurable. « Quand les antidouleurs ne fonctionnent plus, il faut qu’on puisse dire "cette personne est en train de mourir, ne prolongeons pas son agonie". Le fait de pouvoir avoir le contrôle à la fin, c’est important pour moi, mais aussi pour elles », fait-elle valoir.
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Parmi les arguments contre le texte, il y a les convictions religieuses, philosophiques… Et la crainte que certains malades ne soient poussés au suicide par leurs proches. La quinquagénaire souligne pourtant la solidité du projet de loi : « Cela ne se fera pas en cinq minutes. Il faudra que deux médecins, indépendants, parlent au patient chacun de leur côté. Ensuite, c’est un juge qui devra valider la décision. »
Selon les derniers sondages, 7 Britanniques sur 10 soutiennent l’assistance au suicide en principe. Côté corps médical, c’est plus flou. La British Medical Association, principal syndicat du secteur et longtemps contre, se déclare « neutre ». « Évidemment, ce projet nous intéresse, parce qu’il concerne non seulement les médecins, mais surtout nos patients, remarque Andy Green, directeur du comité éthique de la BMA. Notre condition principale, c'est le droit à la clause de conscience. Et bien sûr, nous insistons sur le fait qu’il faut de nouveaux financements, qu’aucun fonds ne doit être retiré du budget existant de l’hôpital public, en particulier les services palliatifs, déjà sous-financés et sous pression. »
Le syndicat ne se prononcera pas sur le fond, ni sur les critères d’éligibilité. Les partis ne donneront pas de consigne de vote. En cas de rejet, Nathaniel Dye, le professeur tromboniste, envisagera de partir en Suisse.
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