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La France accusée d’imprimer des faux billets pour déstabiliser le Mali ? Attention à cette infox

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La rumeur a inondé la Toile cette semaine. La France aurait « imprimé des faux billets de francs CFA pour déstabiliser le Mali ». Ces mots, attribués à Assimi Goïta, sont apparus en ligne au lendemain de l’intervention du président de la transition à Sikasso, dans le sud du Mali, samedi dernier. Rapidement, des milliers d’internautes, et des dizaines de médias africains s’en font fait l’écho. En réalité pourtant, il s’agit d’une fausse information.

Assimi Goïta a-t-il récemment accusé Paris d'avoir imprimé des faux billets de francs CFA pour nuire à l'économie du Mali ? C’est ce qu’affirment, à tort, des dizaines d’articles de presse et des centaines d’internautes sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Ces allégations se basent sur le discours tenu par le président de la transition dans le sud du pays, à Sikasso, le samedi 22 juin 2024. Dans son allocution d’une vingtaine de minutes, en bambara, devant plus de 10 000 personnes, on l’entend évoquer les menaces qui, selon lui, cibleraient directement le Mali. Le terrorisme armé, médiatique et économique sont notamment pointés du doigt.

Sur ce dernier point, il déclare « beaucoup de gens ne le savent pas. Cela fait quatre ans que le Mali affronte ce type de terrorisme. Le premier exemple, c’est quand nous avons voulu que nos marchandises passent par le port de la Guinée au moment où nous n’étions pas en phase avec la Cédéao. Quand les autres payaient par exemple 5 000 francs CFA en Guinée, on nous obligeait à payer 15 000 francs CFA. L’objectif était que nos chargeurs se fâchent et refusent que leurs marchandises passent par le port de la Guinée. Ils voulaient nous empêcher d’acheminer nos produits à partir d’un autre pays. Deuxièmement, ils ont fabriqué beaucoup de faux billets. Ils les ont acheminés par voie terrestre deux fois. Mais, grâce à la vigilance de la douane, ces faux billets ont été saisis, ils n’ont pas pu arriver à destination. Ils ont abandonné la voie terrestre pour passer par la voie aérienne à fin d’acheminer toujours ces faux billets en CFA. Encore une fois, la vigilance de la douane a permis leur saisie. Tout cela montre que l’objectif, était d’étouffer l’État, et aussi pousser nos concitoyens dans l’extrême pauvreté. Heureusement que la douane a été vigilante pour y mettre un terme. (...) Mais, je vous le dis, ces manœuvres ne vont pas s’arrêter ».

À aucun moment Assimi Goïta ne cite nommément la France dans ces accusations. Ce « ils », utilisé au pluriel, fait référence aux « terroristes économiques » cités plus tôt par le président de la transition. Concrètement, on ne sait pas avec certitude qui il désigne. Ce que l’on sait par contre, c'est que le président de la transition n’évoque pas directement la France, contrairement à ce qu’affirment certains médias et des internautes.

Le rôle de Sputniknews

Cette accusation envers la France provient d’un article de presse publié au lendemain de l’allocution d’Assimi Goïta, par Sputniknews Afrique, l’agence de presse liée au gouvernement russe et interdit dans l’Union européenne depuis février 2022. Le titre est clair, « Goïta accuse Paris d'avoir imprimé de faux billets de francs CFA pour nuire à l'économie du Mali ». Dans la foulée, de nombreux médias africains ont repris tel quel l’article de Sputnik Afrique.

Le papier établi aussi un lien avec l’opération « Persil » menée par la France contre la Guinée en 1960. Cette campagne de déstabilisation du régime de Sékou Touré reposait, entre autres, sur la fabrication de faux francs guinéens. Cette comparaison entre la Guinée de 1960 et sa monnaie nationale et le Mali d’aujourd’hui avec sa monnaie partagée par une dizaine d’autres pays ne tient pas. Cette interdépendance monétaire protège le Mali d’une telle opération.

À lire aussiLe franc CFA, toute une histoire

« C'est complètement impossible de cibler uniquement le Mali dans le cadre actuel. Pourquoi ? Parce que le Mali partage la même monnaie avec un certain nombre de pays en Afrique. Le Mali a des liens commerciaux et financiers assez forts avec ces pays-là. Ce sont des pays intégrés et donc ce sont des vases communicants. Une telle opération provoqueraient obligatoirement des dommages collatéraux dans les autres pays », explique Carles Grekou, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii).

« La France n'aurait absolument aucun intérêt à déstabiliser économiquement le Mali »

L’hypothèse d’une opération menée par la France, n’est d’ailleurs pas plus crédible, selon l’expert. « C'est assez difficile de commenter parce que personne n'est cité nommément. Cette rumeur vient se greffer à la propagande faite par les autorités maliennes. Mais pour aller dans cette interprétation-là, la France n'aurait absolument aucun intérêt à déstabiliser économiquement le Mali dans la mesure où il y aurait des répercussions sur les autres pays. Cela mettrait en danger ses intérêts potentiels au Mali, mais aussi ses intérêts dans les autres pays utilisant le franc CFA. Une telle opération n'aurait pas de sens. »

« La France tient à préserver le franc CFA et a donc intérêt à crédibiliser cette monnaie », rappelle l'économiste et chercheur sénégalais Demba Moussa Dembelé à nos confrères des Observateurs de France 24. Certains évoquent aussi l’hypothèse de l’implication de la Cédéao. Une piste également rejetée, pour les mêmes raisons, par les experts que nous avons contactés.

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Assimi Goïta a-t-il récemment accusé Paris d'avoir imprimé des faux billets de francs CFA pour nuire à l'économie du Mali ? C’est ce qu’affirment, à tort, des dizaines d’articles de presse et des centaines d’internautes sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Ces allégations se basent sur le discours tenu par le président de la transition dans le sud du pays, à Sikasso, le samedi 22 juin 2024. Dans son allocution d’une vingtaine de minutes, en bambara, devant plus de 10 000 personnes, on l’entend évoquer les menaces qui, selon lui, cibleraient directement le Mali. Le terrorisme armé, médiatique et économique sont notamment pointés du doigt.

Sur ce dernier point, il déclare « beaucoup de gens ne le savent pas. Cela fait quatre ans que le Mali affronte ce type de terrorisme. Le premier exemple, c’est quand nous avons voulu que nos marchandises passent par le port de la Guinée au moment où nous n’étions pas en phase avec la Cédéao. Quand les autres payaient par exemple 5 000 francs CFA en Guinée, on nous obligeait à payer 15 000 francs CFA. L’objectif était que nos chargeurs se fâchent et refusent que leurs marchandises passent par le port de la Guinée. Ils voulaient nous empêcher d’acheminer nos produits à partir d’un autre pays. Deuxièmement, ils ont fabriqué beaucoup de faux billets. Ils les ont acheminés par voie terrestre deux fois. Mais, grâce à la vigilance de la douane, ces faux billets ont été saisis, ils n’ont pas pu arriver à destination. Ils ont abandonné la voie terrestre pour passer par la voie aérienne à fin d’acheminer toujours ces faux billets en CFA. Encore une fois, la vigilance de la douane a permis leur saisie. Tout cela montre que l’objectif, était d’étouffer l’État, et aussi pousser nos concitoyens dans l’extrême pauvreté. Heureusement que la douane a été vigilante pour y mettre un terme. (...) Mais, je vous le dis, ces manœuvres ne vont pas s’arrêter ».

À aucun moment Assimi Goïta ne cite nommément la France dans ces accusations. Ce « ils », utilisé au pluriel, fait référence aux « terroristes économiques » cités plus tôt par le président de la transition. Concrètement, on ne sait pas avec certitude qui il désigne. Ce que l’on sait par contre, c'est que le président de la transition n’évoque pas directement la France, contrairement à ce qu’affirment certains médias et des internautes.

Le rôle de Sputniknews

Cette accusation envers la France provient d’un article de presse publié au lendemain de l’allocution d’Assimi Goïta, par Sputniknews Afrique, l’agence de presse liée au gouvernement russe et interdit dans l’Union européenne depuis février 2022. Le titre est clair, « Goïta accuse Paris d'avoir imprimé de faux billets de francs CFA pour nuire à l'économie du Mali ». Dans la foulée, de nombreux médias africains ont repris tel quel l’article de Sputnik Afrique.

Le papier établi aussi un lien avec l’opération « Persil » menée par la France contre la Guinée en 1960. Cette campagne de déstabilisation du régime de Sékou Touré reposait, entre autres, sur la fabrication de faux francs guinéens. Cette comparaison entre la Guinée de 1960 et sa monnaie nationale et le Mali d’aujourd’hui avec sa monnaie partagée par une dizaine d’autres pays ne tient pas. Cette interdépendance monétaire protège le Mali d’une telle opération.

À lire aussiLe franc CFA, toute une histoire

« C'est complètement impossible de cibler uniquement le Mali dans le cadre actuel. Pourquoi ? Parce que le Mali partage la même monnaie avec un certain nombre de pays en Afrique. Le Mali a des liens commerciaux et financiers assez forts avec ces pays-là. Ce sont des pays intégrés et donc ce sont des vases communicants. Une telle opération provoqueraient obligatoirement des dommages collatéraux dans les autres pays », explique Carles Grekou, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii).

« La France n'aurait absolument aucun intérêt à déstabiliser économiquement le Mali »

L’hypothèse d’une opération menée par la France, n’est d’ailleurs pas plus crédible, selon l’expert. « C'est assez difficile de commenter parce que personne n'est cité nommément. Cette rumeur vient se greffer à la propagande faite par les autorités maliennes. Mais pour aller dans cette interprétation-là, la France n'aurait absolument aucun intérêt à déstabiliser économiquement le Mali dans la mesure où il y aurait des répercussions sur les autres pays. Cela mettrait en danger ses intérêts potentiels au Mali, mais aussi ses intérêts dans les autres pays utilisant le franc CFA. Une telle opération n'aurait pas de sens. »

« La France tient à préserver le franc CFA et a donc intérêt à crédibiliser cette monnaie », rappelle l'économiste et chercheur sénégalais Demba Moussa Dembelé à nos confrères des Observateurs de France 24. Certains évoquent aussi l’hypothèse de l’implication de la Cédéao. Une piste également rejetée, pour les mêmes raisons, par les experts que nous avons contactés.

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